Akumal une Journée au Pays des Tortues

Akumal une Journée au Pays des Tortues

On m’avait dit tellement de bien de cet endroit que je me devais d’y passer

et ce dès mes premiers jours au Mexique !  Nous voilà donc partis depuis Cancun direction Akumal alias « Pays des tortues » en langage maya, endroit connu pour ses nombreuses tortues de mer qui y ont investi les fonds sous-marins, et qu’on peut voir toute l’année ! L’occasion de tester un nouveau moyen de transport, « les colectivos », mini-bus d’environ 18 places, très pratiques et très utilisés par les locaux mais peu par les touristes… à tort !

Plus économique que les bus classiques sur les courtes distances, ils s’arrêtent pour vous d’un signe de main au passage, et peuvent vous arrêter à n’importe quel coin de rue tant que cela reste sur l’itinéraire prévu, qui lui reste fixe. Depuis Cancun compter environ 50-60 pesos / personne en changeant à Playa del Carmen.

Arrivés à Akumal, pressés de se rafraîchir au plus vite sous cette chaleur

propre à la saison chaude (entre 30 et 35 °C au mois de Juillet), on se dirige vers la plage d’Akumal. On y découvre une magnifique plage de sable fin, déjà prise d’assaut par de nombreuses familles et touristes. L’eau y est turquoise, transparente et le récif protège la plage des vagues, ce qui fait de la baie un endroit parfait pour se baigner à tout âge.

Pour déjeuner, un ou deux restaurants et des échoppes de fast food bordent la plage pour ceux qui n’ont rien prévu, de notre côté, après un premier bain, on préfère déjeuner picnic, tout en savourant l’incroyable cadre de vue que nous offre ce magnifique repère aux tortues.

Des groupes de personnes passent devant nous

Déterminés, armés de gilets masque et tubas, direction les eaux turquoise sur notre droite. D’autres en reviennent en poussant des cris d’exclamation « tu as vu les tortues remonter à la surface ! » « oui j’en ai même touché une ! » – on passera sur le fait que c’est en temps normal interdit, pour le bien-être des tortues ! – on commence à frétiller d’impatience, et ne disposant pas de notre propre matériel, on se dirige vers les petites boutiques voir ce qui est proposé.

Une échoppe nous propose la location seule de masques, tubas et gilets pour 170 pesos/personne

Une autre nous propose la location du matériel plus un tour d’une heure et demi avec un guide nous faisant faire un tour complet du récif en passant par les coins les plus habités par les tortues, raies et barracudas, pour 500 pesos par personne. On finit par choisir la deuxième option. Une fois équipés, gilet cintré, masque bien resserré et tuba en place, nous voilà partis tel les explorateurs d’un autre monde à la recherche de tous ces beaux spécimens.

L’eau extrêmement claire et le fond peu profond nous permettent d’observer attentivement et de scruter les fonds sous-marins. On suit notre guide de près afin de ne pas rater une seule tortue. On croise différentes variétés de poissons sur le chemin. Prêt du récif de corail, la flore est magnifique, les couleurs se font encore plus variées et nous croisons quelques poissons, de toutes sortes, on en prend plein les yeux !

C’est alors qu’on aperçoit notre première tortue

Plutôt nombreuses sur cette plage elles ne sont néanmoins pas si évidentes que ça à repérer, notamment lorsqu’elles restent logées prêt des algues ! Les tortues sont énormes et assez impressionnantes. Le fond est si peu profond que nous ne sommes qu’à 1 ou 2 mètres d’elles ! Attention, bien que cela soit parfois très tentant, il n’est en revanche pas recommandé de les toucher, ni de poser les pieds au sol afin de ne pas perturber l’écosystème.

Une seconde précision, il est également déconseillé de s’appliquer de la crème solaire afin de ne pas polluer les fonds sous-marins. Si vous craignez les coups de soleil, emportez un T-shirt sous l’eau avec vous, même si le gilet de sauvetage vous protège déjà une bonne partie du dos.

Quelques mètres plus loin, en voilà deux autres

Petit à petit nous nous apercevons qu’elles sont partout – on comprend alors comment la plage a fondé sa réputation. On passe de nombreuses minutes là à observer le bal de ces tortues, qui remontent à la surface toutes les 5 minutes afin de reprendre leur respiration. Les tortues ne sont absolument pas craintives et il est possible de rester là à les observer, ou de les suivre à la nage pendant longtemps. On observe avec amusement également les quelques poissons qui nagent aux alentours se réfugier au passage de ces immenses tortues.

Nous restons dans l’eau bien longtemps, tellement c’est fascinant. Au bout d’un peu plus d’une heure – qui nous a semblé durer seulement quelques minutes – notre guide nous fait signe de le suivre. On scrute les fonds partout où l’on passe afin de rien rater de ce beau spectacle.

Nous avons la chance de tomber sur une raie à la fin de notre parcours. La manière si particulière qu’elle a de se déplacer et d’onduler près du sable nous fascine ! Bien moins nombreuses que les tortues elles sont situées plus loin de la plage (environ 100m contre 30 ou 40m pour les tortues) et sont plus difficiles à dénicher.

Cela fait déjà un petit moment que nous sommes dans l’eau à la recherche de nos tortues

Il est bientôt temps de remonter, d’autant plus que l’orage s’est mis à gronder – chose très courante en cette saison, toujours prévoir de partir tôt le matin afin de pouvoir profiter pleinement des visites au sec ! On sort de l’eau avec regret pour rendre nos masques et tubas, la tête remplie de belles images !

Un conseil : Ne prenez pas l’option avec guide

Il est bien plus économique et plus pratique également (possibilité de rester dans l’eau autant de temps que vous voudrez), de louer votre matériel seul et d’aller à l’eau vous-même partir à la recherche des tortues que vous n’aurez trop de mal à trouver. Repérez les groupes de personnes à l’eau qui restent immobiles et suivez-les : elles sont très probablement au-dessus d’un petit groupe de tortues.

Il vous faudra juste trouver un endroit sécurisé où déposer vos affaires – essayez de négocier avec les loueurs ou les échoppes qui bordent la plage, et évitez d’emporter trop d’affaires de valeur avec vous.

Une fois l’orage passé, nous repartons direction la laguna Yal-ku

Magnifique lagune aux eaux turquoise, connue pour sa faune et sa flore extrêmement riche, où il est possible de faire du snorkeling et d’y observer une grande variété de poissons et de coraux. Lieu plébiscité par le guide du routard ainsi que par des amis qui y étaient déjà allés par le passé, nous voulions absolument y faire un tour.

Située à seulement 3 ou 4km de la plage d’Akumal, nous nous y rendons à pied, en suivant les indications sur le chemin. On s’arrête après quelques minutes près de la côte bordant la mer, qui nous offre une très belle vue sur la Playa Caribe, qui avoisine la Playa Akumal. L’endroit est splendide, et semble en plus de ça être un repère très apprécié des pêcheurs de bigorneaux.

On arrive enfin à la lagune

Et l’on se rend compte que les choses ont bien changé depuis le passage de nos amis et la rédaction de notre guide du Routard en 2012 ! Le tourisme et le succès du lieu aidant, les prix ont bien augmentés, il faut aujourd’hui compter 14 USD par adulte et 5 USD pour la location de chaque pièce d’équipe (masque, gilet, palmes).

Nous arrivons néanmoins à négocier à l’entrée de pouvoir entrer sur le site uniquement pour pouvoir observer la lagune. Le lieu est en effet magnifique et idéal pour les passionnés de snorkeling. On se contentera de cette splendide vue pour cette fois-ci et on décide de se rediriger vers la plage une dernière fois avant de repartir.

Sur le chemin du retour, on se questionne

Sur l’évolution et la préservation de ces lieux paradisiaques mais devenus oh combien touristiques. Le succès de la plage d’Akumal est aujourd’hui également l’une de ses plus grandes faiblesses : comment réussir à préserver l’écosystème et l’authenticité du lieu malgré le passage et le nombre de touristes venus observer ces tortues dans leur environnement naturel à longueur de journée ?

Si la plage a pour le moment réussi à éviter l’implantation d’énormes complexes hôteliers, comme c’est de plus en plus le cas dans la majorité des lieux touristiques de la région, l’urbanisation croissante des côtes soulève de plus en plus de problèmes : pollution, déchets, sédimentation qui fait apparaître des algues nocives pour l’alimentation des tortues et des poissons, crème solaire qui se déverse dans la mer…

Autant de facteurs qui menacent grandement la survie de la faune et de la flore

Des associations locales ont fait de la préservation de ces lieux leur combat, et mettent en place divers programmes afin de protéger les fonds sous-marins, la qualité de l’eau, le bien-être des espèces, et promouvoir ainsi un tourisme durable !

Espérons que cela subsiste, et que le lieu restera préservé tout en permettant aux plus curieux de pouvoir jouir de ces richesses.

Je garderai pour ma part un souvenir immuable de cette plage et de ce bal magique au milieu des tortues !