Palizada Ville Hors Des Sentiers Battus
Palizada Ville Hors Des Sentiers Battus. De la même façon qu’on n’a rien vu de la France ou des États-Unis si on ne visite que Paris ou New York, tout l’intérêt de passer ses vacances au Mexique c’est quand même de visiter autre chose que les grandes villes !
Tout le monde connaît Mexico, Tijuana ou Cancún, mais qu’en est-il des villes plus petites et des villages ? Dans un pays de cette taille, où chaque région possède son identité distincte, ce n’est pas forcément facile de savoir où aller.
Afin d’aider les visiteurs à se repérer
le Secrétariat du Tourisme a mis en place le Programa Pueblos Mágicos. C’est un peu l’équivalent d’une appellation d’origine contrôlée pour un village. Ne reçoivent ce label prestigieux que les endroits qui offrent aux visiteurs une expérience proprement magique. Et Palizada est l’un d’entre eux.
S’il est possible de se rendre à Palizada par la terre, on rentre mieux dans l’ambiance du village en arrivant en barque.
C’est le commerce du bois de Campêche qui a fait la réputation de l’endroit
Ce petit arbuste, originaire du Mexique mais qui s’est répandu dans toute l’Amérique latine et aux Antilles, a de nombreux usages, tant esthétiques (teinture, construction de meubles) que médicinaux.
Très populaire en Europe à partir du XVIIIème siècle, il était acheminé jusqu’au port de Campeche le long de la rivière avant de partir en bateau vers le Vieux Monde. Encore aujourd’hui on peut voir des artisans le travailler dans les rues du village.
Palizada conserve des airs étranges et envoûtants
de village colonial au confluent de plusieurs cultures. Ainsi l’architecture des bâtiments peut évoquer un style français ou victorien mais leurs couleurs chatoyantes – jaune, bleu et vert – rappellent en permanence que l’on se trouve sur un autre continent.
Sur le plan culinaire
Palizada est le paradis du poisson frit et de la mangue Manille. Il n’y a pas des dizaines de restaurants mais ces derniers offrent aussi bien de la cuisine mexicaine au sens large du terme que des spécialités régionales.
Je suis particulièrement fan de El Grillo Marino. A l’extérieur de l’église San Joaquín, des vendeurs de rue proposent des churros à la cannelle.
Palizada fait partie du Programe « Pueblos Mágicos ».
Ici comme dans tout le Mexique
le catholicisme des Espagnols s’est métissé au contact des populations autochtones. Si les dates de votre visite peuvent coïncider avec le Carnaval ou le Jour des Morts, ce que vous verrez sera de nature à vous étonner.
L’atmosphère de ces fêtes, proprement mystique, est très différente de ce qui a lieu en Europe ou aux États-Unis pour Halloween et la Toussaint.
N’ayez pas peur si au coin d’une rue vous tombez sur la Catrina
ce squelette de femme dans des habits du dimanche. Évoquant les représentations médiévales de la danse des morts, elle est aussi un écho de la déesse pré-colombienne de la mort, Mictecacihuatl.
Le contraste créé par les vêtements luxueux que porte cette figure macabre est là pour rappeler que face à la mort les distinctions sociales ne comptent pas.
Une fois votre chambre réservée dans l’un des quelques hôtels de la ville
partez longer la rivière à pied. Bientôt, vous arriverez à la Laguna de Terminos, une des plus grandes lagunes du Mexique. Si ce n’était les pêcheurs qui s’y rendent, on pourrait se croire loin de toute civilisation.
Le calme qui se dégage de cet endroit est envoûtant. Pour autant, c’est loin d’être silencieux ! Des oiseaux aux crocodiles en passant par les jaguars et les raies, la lagune accueille près de 1500 espèces d’animaux différentes, dont de nombreuses espèces protégées.
Revenez à Palizada un peu avant le coucher de soleil
pour assister à un spectacle incroyable, bien que quotidien pour les habitants : le vol des hérons qui se dirigent vers une colline près de la rivière pour la nuit.
Le ciel rougeoyant se couvre soudain de blanc pendant quelques secondes et le bruit des oiseaux couvre tout le reste. Et soudain plus rien, si ce n’est la vie, tranquille, qui s’écoule au rythme de la rivière…
