Les Ruines de Ek Balam
Les Ruines de Ek Balam
La fréquentation très élevée des ruines les plus touristiques de la région du Yucatan – Chichen Itza, Tulum et Coba – peut décourager les visiteurs potentiels, surtout pendant les mois d’été. Ek Balam est sans doute la moins connue parmi les ruines majeures du coin, mais le relatif calme de sa visite est loin d’être la seule raison pour laquelle elle vaut la peine d’être vue !
Au faîte de sa grandeur, Ek Balam (qui signifie « le Jaguar Noir »)
était une cité-État très puissante du monde maya, et la grande rivale de Tikal au Guatemala. Si son importance a diminué avec le temps, avec une population descendant jusqu’à 10 % de son chiffre le plus élevé, les historiens estiment qu’elle était toujours habitée peu avant l’arrivée des Conquistadors. Les habitants semblent l’avoir désertée hâtivement, sans doute pour fuir une attaque militaire. De ce fait, elle est encore remarquablement bien conservée. Les fouilles archéologiques, qui ont commencé en 1994, sont toujours aussi fructueuses plus de 20 ans après, et il reste encore de nombreuses structures à excaver !
La partie la plus impressionnante du site reste les deux murs concentriques qui l’entourent.
Le mur intérieur couvre près de 10 hectares et on peut encore admirer de nombreuses sculptures décoratives en plâtre dessus. Le mur extérieur, nettement plus dépouillé, avait une utilité plus strictement défensive. Ces murs sont les plus grands de la période classique tardive que l’on ait retrouvés dans le Yucatan.
Ek Balam signifie » le Jaguar Noir »
Le temple d’El Trono, qui constitue la structure excavée la plus reculée
sert de tombe géante à Ukit Kan Le’k Tok’, souverain d’Ek Balam entre 770 à 797 ou 802 (c’est une querelle de spécialiste). On considère c’est sous que son règne qu’Ek Balam devint une cité majeure. L’entrée du temple prend la forme d’une gueule de jaguar avec ses dents. Comme ailleurs sur le site, les murs du temple sont admirablement taillés, de motifs abstraits comme de représentations d’animaux, d’hommes ou de dieux. A l’intérieur du temple, on peut notamment admirer le « mur aux 96 glyphes », un chef-d’œuvre de complexité. Certains sont plus abîmés que d’autres, et les experts n’ont pas fini d’essayer de les déchiffrer, mais ils permettent de s’imprégner de la vision du monde des Mayas.
Du fait de sa découverte récente,
Ek Balam est à ma connaissance le site archéologique du Yucatan où les visiteurs sont le plus libres de toucher les structures et de se déplacer librement. Pour cette raison, je ne peux que vous recommander d’avoir des chaussures suffisamment solides pour partir en exploration. Quand il a plu notamment, la montée des marches du temple principal peut se révéler une aventure en soi ! Mais la vue magnifique qui s’offre au regard une fois en haut vaut le détour ! On peut admirer l’ensemble du site, et, au-delà, des kilomètres et des kilomètres de jungle…
Combinée avec la lagune de Rio Lagartos, située juste à côté, une visite à Ek Balam est l’assurance de passer une excellente journée. Si vous préférez les sorties un peu moins encadrées et que vous êtes bien équipé, c’est un must pendant votre séjour au Mexique !