Xpujil
Xpujil
Aujourd’hui, retour dans le Campeche avec la présentation des ruines mayas de Xpujil (l’orthographe Xpuhil existe aussi). Comme vous le savez, cet État du Mexique est riche en sites archéologiques. Si le plus connu est Calakmul, que je vous ai présenté dans un article précédent, ce dernier est loin d’épuiser la richesse touristique du Campeche, et nous allons maintenant nous intéresser à un site plus discret mais qui vaut vraiment la peine d’être visité !
Comme tant d’autres ruines mayas
Xpujil a donné son nom à une ville moderne située à proximité. Celle-ci n’est pas la plus extraordinaire que vous pourrez visiter, mais elle dispose de toutes les infrastructures nécessaires à l’accueil des voyageurs. Outre l’attrait des nombreux sites mayas qui l’entoure, la ville présente aussi l’avantage d’être à la fois très proche de la frontière avec le Quintana Roo et de celle du Guatemala et d’être située sur le chemin de l’autoroute fédérale 186, qui relie notamment les grandes villes que sont Chetumal et Escárcega.
Malgré sa population qui n’excède pas 4000 habitants, Xpujil est donc dynamique à défaut d’être particulièrement beau. Si nous nous intéressons aujourd’hui au site maya homonyme, il y en a de nombreux autres à visiter : Becan, Chicanná, Balamcan et Hormiguero. Je ne peux que conseiller aux amateurs de la civilisation maya de prendre une chambre pour quelques jours dans l’un des hôtels de la ville afin de tous les visiter.
Le nom Xpujil vient d’une plante locale
et se traduit en français par « queue de chat ». Sur le plan architectural on classe ce site dans le style Rio Bec, du nom d’une autre ruine maya du Campeche. Si la plupart des constructions de ce type datent d’une période qui va du 7ème au 12ème siècle de notre ère, la zone était déjà occupée six siècles avant Jésus-Christ, ce qui en fait l’un des plus anciens foyers de population de la civilisation maya.
Le style Rio Bec se caractérise par la présence de nombreux faux temples en trompe-l’œil et l’absence relative de stèles ou de monuments, la façade des bâtiments étant le lieu principal des ornementations complexes qui font la beauté de l’architecture maya en général.
Sur le plan architectural on classe ce site dans le style Rio Bec
Xpujil a entamé son déclin au début du 12ème siècle
et était abandonnée et oubliée depuis longtemps quand les Espagnols arrivèrent au Mexique. Ce n’est qu’au vingtième siècle que le site a été redécouvert. A ce jour 17 structures ont été mises à jour, et s’il en reste de nombreuses autres à découvrir, c’est cependant un site relativement petit et dont on a assez vite fait le tour. Ce qui fait son originalité par rapport à d’autres ruines dans le style Rio Bec est la structure I, baptisée « l’édifice des trois tours », précisément parce que c’est la seule à ne pas être dans le style Rio Bec.
Elle est particulièrement érodée
et il faut un peu d’imagination pour se représenter son aspect au moment de la gloire de la cité, mais l’ensemble reste très impressionnant. Ce sont sans doute les plus belles tours de la région. Il est possible de monter en haut, le long d’un escalier raide, étroit et peu pratique, dont les historiens pensent qu’il était caché à la population et utilisé par les prêtres de façon à apparaître « comme par magie » à la foule en haut des tours. Inutile de préciser que les claustrophobes devront se contenter d’admirer la structure de l’extérieur.